Les "mama brochettis"

De plus en plus de restaurants traditionnels (ou à l'occidentale) ouvrent à Mayotte. Les restaurateurs locaux tendent à proposer les plats que nous mangeons en métropole. Ainsi il n'est pas rare que l'on nous propose un magret de canard ou une entrecôte frites.
Pour être honnête, c'est cher (minimum 14€ le plat), moyennement bon (du surgelé), et surtout on est loin de ce que les touristes cherchent et encore plus loin du savoir faire des cuisiniers locaux.
On préfèrerait vraiment que les restaurants proposent des plats issus de leur culture et de leur savoir faire : du poulet coco, du mérou (poisson) grillé, du crabe, des brochettes de zébus (plutôt que l'entrecôte de bœuf surgelée et importée), avec simplement du manioc (plutôt que de la frite surgelée) ou du riz ou du maïs et en dessert quelques bananes (il existe près de 30 variétés différentes sur l'île!) et de la noix de coco tout juste tombée de l'arbre, là maintenant, devant vous (plutôt qu'une mousse au chocolat ou une crème aux œufs de chez Mamie Nova); tout cela aurait plus de gueule que du surgelé réchauffé ou que tout autre produit importé à prix d'or par bateau.
Lorsque l'on peut manger local, il n'y a pas de comparaison possible. On mange mieux chez les mama brochettis ou lors d'un pique-nique-barbecue, avec deux fois rien, pendant une sortie en bateau, que dans n'importe quel restaurant de l'île.
(faite un petit tour dans le thème "les îlots" pour voir ce qu'un pécheur fait en un rien de temps avec du poisson et du manioc)
Le paradoxe est que Mayotte n'est pas encore touristique et que les restaurateurs veulent faire ce qui se fait en métropole pour se donner une bonne image. Ils auraient meilleure image s'ils cuisinaient des produits locaux avec leur savoir faire incomparable.

Les "mama brochettis" sont assez discrètes. En se promenant dans la rue on ne les devine pas facilement. Pas d'enseigne, juste une baraque en tôle. Ces restaurants sont fréquentés par les Mahorais et peu, voir pas du tout, par les métropolitains. Dommage...
Passons sur les conditions d'hygiène. Les produits sont tous cultivés ou élevés localement et grillés. Il n'y a donc aucun problème sur la fraîcheur ni sur la qualité de ce que l'on mange. Seule la non-propreté des tables et des lieux, et le côté bidon-ville peut rebuter les touristes abonnés aux hôtel 5 étoiles.



L'eau potable est disponible en libre-service sur la table en bidon de 5 litres. Pas de souci on vient vous amener un gobelet en plastic, déjà utilisé mais rincé.



Au menu : du manioc, des brochettes de zébus et des ailes de poulet pour 3. Repas copieux, nous n'avons pas terminé tout le manioc. Le tout pour 8 €. Imbattable !


Ah ! Et n'attendez pas les couverts, il n'y en a pas. On mange avec les doigts. Et si on veut s'essuyer les mains, les serviettes en papiers, il faut les demander.


En vidéo, ce qu'en pensent les filles, avec vue sur le "lave-main" à la fin de la vidéo pour ressortir avec les mains "propres"....



Ci-dessous : un restaurant brochettis, sur la rue, à Mamoudzou : table sur le trottoir et grillade au pied de l'arbre.


Ci-dessous : les meilleurs restaurants brochettis à Mamoudzou sur le marché extérieur. Ici vous pouvez manger bon, très bon, et pas cher (moins de 5€ le plat copieux). Au menu: brochettes, ailes de poulets et plats à base de poissons ou de viandes, accompagnés de manioc ou de riz (nature blanc ou cuisiné), accompagnés de sauce tomate (de la vraie tomate) et sauce pimentée. Ambiance conviviale et dépaysement garantis.



Sinon, il reste le repas froid, acheté à l'épicerie. Ici il y en a pour 12 €.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire